Aussi loin que je me rappelle...

Aussi loin que je me rappelle...
J'ai toujours connu le rejet....
Et le manque d'amour...

A l'âge de 21 ans....
J'ai cru aimer pour la vie....
Une merveilleuse fille...
M'est venu de lui...
Je croyais avoir enfin trouvé l'amour....
Mais je m'étais illusionnée... comme toujours...
Lui aussi, il était au rendez-vous...
Pour me déchirer...

De cicatrice en cicatrice....
De nuits blanches... et d'absences...
Mon coeur n'a pas résisté...
Tout mon intérieur... s'est refermé....
Tout ça... n'était que de l'artifice...
Et un soir...
J'ai senti mon coeur... se déchirer...
Quand.... j'ai vu de mes yeux...
qu'il m'avait cruellement trompée...

Jamais... je ne me suis sentie aussi seule...
J'ai joué mon âme entière pour un deuil...
Je lui en ai voulu d'avoir détruit ma vie...
Et celle de ma fille aussi...

De tous les sentiments...
Que j'ai ressenti dans ma vie...
J'ai toujours préféré les chaînes à la haine...
Je me suis toujours isolée et cachée...
La seule chose que j'ai vraiment apprise...
C'est de pardonner et de rester incomprise...

J'en ai voulu à la terre entière....
De ne pas me voir pleurer....
Et... à force de chagrins...
J'ai commencé à jouer mon destin...
Ce que j'avais de plus beau en moi...
Sans le vouloir... je l'ai délaissé....
J'avais tellement besoin de m'anesthésier...
Je n'arrivais plus à vivre.....
Avec toute cette souffrance...
Qui parsemait mon chemin...
Et c'est alors que...
J'ai tombé dans la pire des évasions...
L'enfer de la dépression...

Là... sans conscience....
Au rythme de ma souffrance...
J'ai connu des nuits amères....
Je n'étais plus une maman....
Je n'étais qu'une âme éphémère...
Perdue dans le temps...
Comme si l'amour....
Pouvait s'acheter aux enchères...

Bien sûr... j'ai tenté de survivre....
Mais.... t'as pas idée des soirs...
Où, j'ai souhaité mourir...
Je n'arrivais pas à comprendre....
Que toute une vie....
On pouvait se cacher de sa souffrance...

Dans mon errance... j'ai cherché à être aimé...
Pour ce que j'étais vraiment... moi...
Mais... on m'a toujours prouvé....
Que je n'en n'avais pas le droit...

J'ai le sentiment d'avoir marché ma vie....
À côté de mes pas...
Je sais que personne ne m'a jamais comprise...
Et.... combien de fois...
J'en ai entendu raisonner le glas...

Je n'ai plus envie de me cacher de moi...
J'ai fait la connaissance....
De mon âme démolie...
Je sais maintenant... la femme que je suis...

Je ne veux pas frôler le délire.....
En vous disant que j'aimerais partir...
J'essaie juste de subsister...
Et de me trouver des raisons d'aimer...

J'ai connu des moments merveilleux...
Des heures en sursis...
Des regrets et des envies...
Des jours où j'ai cru très fort en Dieu...
Et que je me suis sentie...
Abandonnée par lui...

C'est là.... que j'ai choisis...
De rêver ma vie....
La réalité n'était pas vrai....
Le rêve était ma seule anesthésie...
Je voulais arrêter de souffrir....
Je les aimais trop au fond....
pour penser mourir...

Le seul regret de ma vie.....
C'est de réaliser que l'ombre en fait partie...
Je refuse de me sentir coupable....
Et de croire que je suis un être infâme...
Je n'ai plus le courage de désirer....
Mais je voudrais juste qu'on réalise...
À quel point j'ai pu aimer...

Pardonnez-moi...
Si je n'ai pas toujours été...
Celle que j'aurais dû être...
Ma vie, n'a frôlé que l'éphémère....
Mais... Mon Dieu...
Que je vous ai aimé...

Joëlla.